Bonjour à tous,

 

Margaux, volontaire venue de Strasbourg via le site workaway.info, a réalisé tout une série de petits écriteaux en bois pour mettre le nom de tous les arbres du nouveau verger planté l’hiver dernier. On peut ainsi faire une balade pour découvrir tous les petits noms des arbres, tous différents !

Au dos se trouvent deux prénoms : ceux de couples venus se mariés au Morimont et qui, selon la tradition peuvent choisir un arbre et venir le planter lors d’une session commune en décembre (exemple en 2018).

Voici les photos de la mise en place des affichettes !

Interprétation du plan difficile

Mise en place des noms selon le plan

C’est parti pour la distribution

Le nouveau verger est fait, soit une vingtaine d’arbres : reste à faire tous ceux d’avant ! Margaux revient !! :)

 

Malgré un potager démarré tard dans l’année (fin avril), il se montre déjà bien productif. En ce moment nous récoltons haricots, courgettes, premières courges, concombres, poivrons, et des belles fleurs égayent le jardin : lupin, muflier, tournesol, calendula, dahlia, zinnia, solidage, armoise, onagre, camomille romaine, sarrasin, amaranthe, mauve, cosmos…

Ci-dessous, l’association maïs-courge fonctionne bien ! la courge sert de couvre-sol, sa croissance ne dérange pas le maïs qui monte en hauteur. Le système complet, appelé « milpa », comprend aussi du haricot grimpant qui se sert du maïs comme d’un tuteur.

D’autres récoltes suivront bientôt : artichaut, courges (butternut, potimarron), pommes de terre, tomates, maïs, poireaux, chou kale, betteraves, oignons blancs.

Des lentilles et pois chiches ont été semés au printemps et produisent maintenant leurs gousses, qui se font sans attendre dévorer par les souris… il restera peut-être de quoi faire un mini houmous ! Et on en sèmera plus l’année prochaine.

Nous venons de semer quelques légumes d’hiver : épinards, mâche, cerfeuil d’hiver, et une parcelle a été semée en phacélie (engrais vert) pour préparer la terre pour l’année prochaine.

Certaines plantes sauvages se plaisent bien dans le jardin comme les orties, la cardère sauvage (photo ci-dessous), le chénopode blanc, le séneçon commun. Chacune a son utilité ; ainsi les orties riches en minéraux et azote sont utilisées en purin ou directement en paillage, la cardère est bénéfique aux oiseaux qui mangent ses graines en hiver et se désaltèrent en été dans les puits formés à la base des feuilles, le chénopode (famille du quinoa et de l’épinard) produit des feuilles très bonnes en salade.

 

Sur les quatre buttes creusées cet hiver, une est entièrement finie, les autres sont en cours de remplissage avec une alternance de branches mortes en décomposition (riches en carbone) et de tontes et déchets verts frais (riches en azote). Il est tard pour planter sur les buttes cette année, nous allons soit semer un engrais vert qui tiendra tout l’hiver (vesce, féverole…), soit les laisser maturer tranquillement en attendant le printemps.

Comme ce type de butte est censé être fertile sans ajout de matière pendant plusieurs années, nous aimerions y planter des légumineuses vivaces en association avec des légumes divers.

 

 

Un potager au Morimont ?
L’association le labo M expérimente au Morimont différents modes de culture en agroécologie. Nous avons envie d’explorer plusieurs façons de faire : non travail du sol (ou alors très superficiel sur quelques centimètres), polyculture, engrais verts, rotations de cultures, en associant les visions de la permaculture, du maraîchage sur sol vivant, ou toute autre pratique qui nous paraît en accord avec le respect de la terre et ses habitants. Ce potager expérimental a pour but d’une part de contribuer petit à petit à la résilience alimentaire du lieu et aussi de pouvoir observer par nous-mêmes les effets de ces pratiques sur la santé des plantes, la biodiversité.

Essai de buttes de culture
Nous créons en ce moment des buttes à la mode Sepp Holzer, un autrichien connu pour ses travaux pionniers en permaculture. Nous avons choisi une zone du jardin où le sol est principalement constitué de remblai et de cailloux, donc sur lequel des légumes auraient du mal à pousser.
Après avoir creusé des tranchées d’environ 50cm de profondeur pour 1m de large, nous y avons déposé de la matière carbonée de type troncs d’arbres en décomposition et branchages, suivie de matière azotée (tonte de gazon, feuilles, tout ce qui est vert et tendre). La terre a été rajoutée par dessus, recouverte d’un paillage (foin, paille…). Le tout prend une épaisseur d’environ 1m et forme une butte.

Nous voulons expérimenter ce type de culture pour plusieurs raisons. Les buttes ont l’avantage de créer plus de surface cultivable, d’être la plupart du temps autofertiles grâce à un bon équilibre carbone/azote, de couper le vent, d’être à une hauteur plus facilement cultivable, ou encore de créer des microclimats permettant une biodiversité plus importante (ensoleillement, humidité différentes selon les endroits).

La butte façon Sepp Holzer a des avantages supplémentaires. Elle dure plusieurs années sans trop se tasser grâce aux troncs d’arbres qui se décomposent lentement. Le bois en profondeur permet de stocker l’eau et donc de potentiellement se passer d’arrosage. Ensuite, elle est censée être autofertile, c’est-à-dire qu’aucune fertilisation extérieure n’est nécessaire pour que les plantes poussent, et ce pendant des années.

Comment une telle butte peut être autofertile ?

Il est évident que les forêts n’ont pas besoin d’engrais pour pousser. Les arbres poussent tout seuls, et de manière assez impressionnante. Le sol des forêts doit donc être particulièrement fertile pour soutenir une telle production de biomasse. Il est fertile (c’est-à-dire vivant!) grâce à la présence d’humus, une matière organique stable et complexe composée de débris de végétaux en décomposition, de sécrétions racinaires, d’excrétions d’organismes décomposeurs, de bactéries et champignons, ainsi que des cadavres de tout ce beau monde. L’humus se forme grâce à l’activité de minéralisation des bactéries, champignons et autres organismes décomposeurs. Toutes ces petites bêtes respirent, mangent et éliminent. Elles ne peuvent faire leur travail d’humification qu’au contact de l’air. Il est donc très important que ce processus se fasse en présence d’oxygène (processus aérobie), sinon d’autres bactéries prennent le relai et transforment la matière carbonée en matière fossilisée inutilisable par les plantes.

En ajoutant du bois dans la butte, on favorise l’activité des champignons (les seuls à savoir digérer la lignine, un des composants du bois) et ainsi la formation d’humus stable. C’est une façon de recréer une sorte d’écosystème de forêt.

La présence d’humus favorise l’exploration du sol par les racines et les champignons, l’aération du sol ainsi que le stockage de l’eau et des sels minéraux. Ainsi, les plantes peuvent facilement puiser les nutriments et l’eau dont elles ont besoin, sans aucun apport externe de fertilisant.

Cet apport important en carbone va nourrir toute la vie du sol, notamment les bactéries fixatrices d’azote qui vont enrichir le sol en azote, élément indispensable à la croissance des plantes.

Dans les premiers temps, le rapport carbone/azote de la butte sera très élevé, c’est-à-dire qu’il y aura un fort excès de carbone par rapport à l’azote, en raison des troncs d’arbre. Cela conduit à une « faim d’azote » : pour former de l’humus à partir de carbone les petites bêtes citées plus haut consomment de l’azote, qui vient donc à manquer. Il n’y a bientôt plus assez d’azote pour permettre la décomposition de la matière carbonée (les troncs d’arbres). Si l’azote manque, les bactéries qui transforment la matière organique carbonée en humus sont remplacées par d’autres bactéries qui vont fossiliser cette matière organique et la rendre indisponible pour les plantes.

Il faut donc compenser ce manque d’azote en apportant des matières très riches en azote, de type fumier, compost. Cet apport externe d’azote est bénéfique dans les premiers temps, jusqu’à ce que les microorganismes du sol (notamment les bactéries fixatrices d’azote) se développent et réalimentent le sol en azote. Dans les buttes nous allons essayer des apports différents : orties, consoude, purin d’herbes, urine fraîche diluée (très riche en azote), et nous allons noter si nous observons des changements dans la santé des plantes.

Que va-t-on planter sur la butte ?

On cherche à avoir des cultures diversifiées pour limiter le risque de maladies et mettre en place des associations bénéfiques. On varie les familles (légumineuses, courges, crucifères…), les utilisations de l’espace (culture multi-étagée comme la milpa), les différents horizons explorés par les racines (pivotantes, fasciculées…). Pour que la couverture de sol soit maximale, on choisit des espèces dont les cycles de vie se succèdent. On mélange aussi des plantes annuelles avec des vivaces.

Quels sont les prochains projets au potager ?

Une zone du jardin est cultivée en planches permanentes. Elle a été occultée tout l’hiver, puis nous l’avons recouverte de 5cm de broyat de branches d’arbres (frêne essentiellement). Ce n’est pas du BRF car les branches sont plus âgées que pour du BRF. Ce broyat est plus riche en carbone et mettra plus de temps à se décomposer. Il enrichira sûrement plus le sol en humus, si on maintient un apport régulier en azote dans les premiers temps pour stimuler l’humification.

Un triangle de prairie été semé avec un mélange de trèfle incarnat et de phacélie, des engrais verts. Nous avons seulement passé la grelinette avant de semer, nous sommes curieux du résultat…

Des semis sont en cours de levée : salade, oignon, betterave, camomille romaine, chou kale, et des plants poussent tranquillement sur les planches permanentes : lupin, gentiane jaune, tomate, poivron, piment, poireau, courge, maïs, haricot, petit pois…

Nous avons créé trois petites buttes dans lesquelles nous avons planté des pommes de terre au mois d’avril. Récemment nous avons ajouté des plants de salade sur le dessus. Les buttes sont formées d’une succession de couches de fumier ancien et de tonte de gazon, recouvertes de paille. Les pommes de terre, posées à même le sol, traversent les couches et poussent très bien ! Cette façon de faire est inspirée de celle de Damien Dekarz, de la chaîne youtube Permaculture agréocologie etc, qu’on ne saurait que trop conseiller.

Nous avons l’intention de construire une serre avec des fenêtres de récup d’ici le printemps prochain, car les chassis improvisés en bottes de paille recouvertes de vitres n’ont pas très bien fonctionné. Les graines se sont faites dévorer par les lézards et les mulots…

Tous ces projets ont pu être entrepris grâce aux belles énergies des volontaires internationaux que nous avons accueilli en avril : Benjamin (France), Lena (Allemagne), Tabea (Allemagne), Liliia (Russie), Daan (Pays-Bas) et Eias (Allemagne).

Ce que nous entreprenons au jardin part d’une volonté d’expérimenter afin de trouver des méthodes adaptées au lieu (type de sol, conditions météo…) , aux rythmes de chacun, tout est perfectible et en évolution constante ! Nous sommes très curieux de découvrir d’autres points de vue et façons de faire, n’hésitez pas à partager votre conception de l’agroécologie :)

Sources d’inspiration :

– Damien Dekarz : https://www.youtube.com/user/permacultureetc

– Sepp Holzer, le permaculteur autrichien

– Jean-Martin Fortier, le jardinier-maraîcher

– Didier Helmstetter, le potager du paresseux

– réseau maraichage sur sol vivant

– réseau permaculture 

Pour suivre l’évolution du jardin, une mise à jour au mois d’août par ici : Un été au potager

 

This article has been written by our firsts guests on workaway, H&A ! Translate if like us you don’t get any word in German ! [Actually we did ask them to write in their native tongue: we should learn this language !]

Thanks for writing this and make this blog live a little ! :)

Hannah und Annika, Germany :

 

Seit Gestern sind wir zurück in der Heimat und sind uns sicher, dass die letzten acht Tage, die wir auf Morimont verbracht haben, noch lange nachwirken werden.

Unsere Gastgeberinnen und Gastgeber sind inspirierende Menschen, die offen, neugierig und großzügig sind und viele Geschichten zu erzählen haben. Was die Arbeit angeht, hatten wir immer das Gefühl, dass man soviel arbeiten kann wie man möchte. Morgens wird besprochen, was tagsüber ansteht und jede und jeder konnte sich frei entscheiden, an welcher Sache sie oder er mitarbeiten möchte. Auch wurde uns immer Einblick in die Gesamtabläufe auf dem Hof gewährt. Als wir uns zum Beispiel um den Gemüsegarten kümmerten, erklärte uns Eglantine, nach welchen Prinzipien der Garten angelegt und gepflegt wird, sodass wir immer Interesse an der Arbeit hatten und auch etwas für uns mitnehmen konnten.

Auch konnte man arbeiten, woran man Freude hatte und wofür man sich selbst als geeignet hielt. Jede*r bringt ein was er*sie kann und möchte. Auf diese Art entsteht eine gemeinschaftliche Dynamik und man fühlt sich als Teil eines Ganzen, welches ohne Druck sehr effizient funktioniert, nützlich und gebraucht.

Ganz besonders schön waren die gemeinsamen Essen, die manchmal auch von uns zubereitet wurden. Oft wurde vegetarisch gekocht und wenn gewollt auch immer mit vegetarischer Option. Das Essen war so großartig. Wir wissen jetzt zum Beispiel dass man Avocado sehr gut mit Traubensenf und Olivenöl zusammen essen kann.. hmmm.

Der Ort an sich ist weit abgelegen, ruhig und irgendwie so ganz besonders. Es gibt viele Möglichkeiten wandern zu gehen und auch wenn wir über die dem Ort nachgesagte “positive Energie” gelacht haben, können wir dem doch nur zustimmen.

An unserem freien Tag, auf den übrigens bestanden wurde, sind wir mit Eglantines Mutter Pascale zu ihr nach Hause gefahren und hatten einen kleinen Sonderurlaub verpasst bekommen. Familiengrillen, Flohmarktbesuch, Volleyball und Poolbesuche. Wir waren ganz und gar versorgt und glücklich. Tatsächlich hört sich das alles nach Urlaub an. Und so hat es sich, trotz teilweise auch wirklich anstrengender Arbeit, so wie etwa Steine schleppen und säubern, Holz umschichten,… auch angefühlt!

Auf alle Fälle sind wir jeden Abend ganz benommen vor Müdigkeit und Glück ins Bett gefallen. Aber wahrscheinlich weiß jede*r eine andere Geschichte zu erzählen, die*der einige zeit auf MORIMONT verbracht hat.

Danke für alles

und auf bald!

H & A