Retour sur un article écrit en 2016 suite à un voyage au Japon. Publié initialement sur un autre blog, je le remet ici pour pas qu’il ne se perde !
Durant ces quelques temps à faire du WWOOFing à Kyushu, nous avons fait de belles rencontres qui nous ont donné des tas d’idées, de l’énergie, des connaissances et plein d’espoir !
Tout a commencé au Harappa Café, Yufuin !
Ici, c’est un peu magique : dès qu’on arrive, on est bien ! Si je devais qualifier cet endroit en un mot, ce serait JUSTE.
Dans ce Community restaurant and slow café, on ne rencontre pas de faux-semblant, pas de star ni de chef, pas de morale, pas de hiérarchie, pas de pouvoir et peu d’argent. Finalement, c’est peut être un endroit qui m’a permis d’approcher une certaine vision japonaise dont Nao nous avait parlé plus tôt à Tokyo : parfois, les japonais, comparés aux occidentaux, perçoivent les gens et les choses par leur négatif, au sens photographique du terme, c’est-à-dire qu’ils observent d’abord tout ce que n’est pas l’objet pour le définir.
Et oui, je n’arrive pas à expliquer ce qu’il y a d’extraordinaire au Harappa, parce que peut-être qu’il n’y a rien d’extraordinaire, de fantastique ou de merveilleux… simplement une grande simplicité et une grande liberté !
C’est un peu déstabilisant au début de pouvoir prendre autant d’initiatives, puis on apprécie ! Et on apprend à savoir quand et comment, de la façon la plus juste possible, mais sans qu’aucune règle n’aie besoin de le dire…
Mais il n’y a pas que le wwoofing au Harappa, cet endroit est réellement au cœur d’un réseau d’acteurs comme on les aime : des projets plein la tête, des idéaux hauts perchés, de la tolérance et de la volonté. Tout est imbriqué : les petites fermes voisines approvisionnent le restaurant en produits de base tout frais, transformés dans les cuisines le matin en un gargantuesque buffet à volonté où les clients payent le prix qu’ils estiment JUSTE, et quelques bento livrés chaque jour chez des personnes âgées qui vivent seule.
Parfois, des ateliers ou des rencontres sont organisés dans la salle voisine du restaurant. Le soir, il y a des petites sessions d’anglais pour les jeunes étudiants japonais, et puis tous les jours, il se passe quelque chose d’inattendu : des musiciens thaïlandais qui débarquent, des jeux (surtout le loup garou !), une soirée okonomiyaki bien arrosée entre jeunes fermiers du coin, des soirées d’au-revoir de wwoofer avec plein de monde, dans la joie et la bonne humeur !
Tout le monde a sa place au Harappa, quelques soient les compétences, les connaissances, l’âge, le sexe, le statut social, etc. Et tout le monde a quelque chose à apprendre de chacun, et ça c’est beau !
Puis nous sommes allés vers Hita, à la Renge Farm
Chez Hideki san, c’était un peu différent, mais toujours autant de choses à apprendre ! Sur l’agriculture, sur nous-mêmes et sur la vie en communauté.
Encore une fois, cela nous a permis de percevoir les choses par ce qu’elles ne sont pas, et peut-être en tirer certaines leçons !
Et puis, nous avons pu observer l’architecture traditionnelle japonaise de près – voire même faire quelques entailles à des portes en bois centenaires pour que ça glisse ! Et oui, nous étions les « charpentiers » de la bande ! On nous a donné un objectif, des outils, et à la fin, le travail était fait. On ne savait pas trop comment, mais tout le monde était content ! Cette bricolo attitude a parachevé la sensation que j’avais eu au Harappa comme quoi tout est possible. Cela a profondément remis en question notre incompétence : peut-être qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des tas de diplômes et 25 ans d’expérience dans un domaine pour faire des choses !
Retour au Harappa, les autres initiatives de plus près.
Bienvenue à la forêt de bambous ! Chihiro san et Tsugu san, avec leurs deux enfants, sont de ceux qui ont franchi le pas dans l’accomplissement de leurs rêves ! En bref, ils ont quitté Tokyo et leur boulot pour s’installer dans les collines de Yufu et commencer une ferme. Ils font du maraîchage depuis trois ans, récupèrent des petits champs tranquillement, les uns après les autres, expérimentent une nouvelle agriculture et communiquent sur leur blog et leur petite chaîne vidéo Koma Tube !
C’est un peu grâce à eux, et à Honokibatake dont on parle plus bas, que nous avons décidé de commencer ce blog, merci !
Dans la série des autres aventures, il y a la pizzeria de Ya san : les meilleures pizzas du Japon d’après nous ! Il faut savoir qu’il n’est jamais allé en Italie lui-même. Il a appris à faire les pizzas avec des recettes sur internet. Il a construit son four à bois, le restaurant, la terrasse, et l’autre maison juste au-dessus. Il veut construire un four rocket, il est curieux de tout, il déniche des idées partout où il les trouve, il fait des choses avec ses mains, il construit, c’est beau !
Sa formation ? Ben, un peu de tout probablement ! Son âge ? Le même que beaucoup de personnes qui disent : « je suis trop vieux pour faire ça ! ».
Dernier chapitre : Honokibatake
Honokibatake ça veut dire le champs de Honoki, mais c’est difficilement traduisible… Pour nous maintenant, honoki, ça veut surtout dire une magnifique expérience !
Mais nous n’avons pas besoin d’en parler beaucoup plus parce que bientôt, ils viendront nous rendre visite au Morimont ! Ou alors, nous y retournerons, mais quoi qu’il en soit, cette aventure ne fait que commencer !
En attendant, les photos parlent d’elles mêmes !
Finalement, ce mois à Kyushu a été très instructif, beaucoup plus ce que ce que je parviens à décrire par des mots (l’écriture est un art, j’y travaille, soyez indulgents…).
Dans ce pays que nous croyons si différent du nôtre, avec une culture que nous pensons ne jamais pouvoir percer à jour, des coutumes très fortes et une langue qui s’érige en barrière, quelques personnes extraordinaires nous ont montré que l’expression du fond du cœur, du fond de l’âme ne connait pas ces obstacles, merci à eux !