Qui possède quoi ?

Bonjour à tous et à toutes,

Ici Guilhem au clavier pour ce nouvel article sur le blog de l’association.

Je suis très attaché à la presse indépendante, d’une part (voir plus bas) et sans publicité d’autre part, comme la revue21, la revue dessinée, S!lence, le monde diplomatique, etc.) pour m’informer. Je conseille d’ailleurs à tout le monde une grande cure sans publicité, qui est la partie visible de l’iceberg, l’autre partie étant la pression des annonceurs sur la « couleur » de la ligne éditoriale des titres qui en dépendent. Bref !

Aujourd’hui le Monde Diplomatique publie la nouvelle version de qui possède quoi, montrant la concentration de la propriété des médias et donne une idée de pourquoi le paysage médiatique semble de plus en plus à droite, ou plutôt à l’extrême droite. Les actionnaires principaux auraient-ils, par hasard, une influence sur les médias qu’ils possèdent ?

Qui possède quoi ?

Voici le texte qui accompagne la publication de cette nouvelle version par le monde diplomatique :

 


 

Voici la version 2026 de notre désormais célèbre carte des médias. Cette infographie, qui valait à ses concepteurs des noms d’oiseaux — « complotistes ! » — dans les années 2000 s’affiche désormais dans certaines salles de classe, en attendant les manuels scolaires.

« Qui possède quoi ? » : dans le domaine des médias, la question naguère jamais posée coule aujourd’hui de source.

Comme les précédentes, cette nouvelle mouture enregistre, sans s’émouvoir, les déplacements du capital dans un espace médiatique riche en supports mais pauvre en contradictions.

 M. Bernard Arnault étend son emprise à des titres d’information générale (L’Opinion, Challenges, Sciences & Avenir), illustrant le rôle constant de la presse au sein de stratégies industrielles où l’influence complète le prestige.

 M. Rodolphe Saadé, après les chaînes logistiques, investit les chaînes narratives : le rachat de Brut signale l’importance accordée à la production de formats courts et viraux.

 La recomposition juridique de l’empire Bolloré ne marque pas un infléchissement, mais une consolidation : clarification des structures, extension de l’offre éditoriale sur tous les supports.

 M. Pierre-Édouard Stérin, enfin, avance à pas feutrés, par participations dans des médias d’opinion : une stratégie de maillage, assumée politiquement, compatible avec un projet ultralibéral et réactionnaire.

Pris isolément, ces mouvements relèvent de décisions d’actionnaires.
Pris ensemble, ils disent la vérité du pluralisme médiatique en régime de marché : la pluralité des moyens de dire la même chose.

Dans ce paysage, s’informer sur les médias ne suffit pas : il faut informer ceux et celles qui ne le sont pas encore. Et pour cela, quoi de mieux qu’un abonnement au Monde diplomatique ?