Chantier participatif four à pain.
Du 11 au 17 août, avec une joyeuse bande de bénévoles, nous avons construit un four à pain en terre crue.
Pourquoi un four à pain en terre crue ?
Pour cuire du pain, pardi ! Mais pas uniquement… De nombreux plats peuvent être cuits dedans, selon la température du four (des pizzas, jusqu’aux fruits séchés, en passant par les tajines et plein de choses…)
Ce n’est pas la seule raison qui a conduit a réaliser ce four.
Avant tout, c’est l’occasion de partager un savoir-faire qui demande peu d’outillage et qui reste assez accessible, à la fois en termes de budget que de compétences.
Nous avons pu, en quelques jours, construire avec des matériaux présents sur place (hormis le sable qui reste un peu problématique), un four avec les outils suivants: deux brouettes, quelques seaux, une bâche plastique, une truelle, une lisseuse, une massette, une règle de maçon, un niveau à bulle, des pelles, pioches, crocs, râteaux, du grillage à poule, ainsi que, pour le gabarit, une perceuse, une visseuse, une scie sauteuse… et une meuleuse pour couper les vieilles tuiles (et les équipements de protections pour les yeux et les oreilles…).
A part le motoculteur qui nous a permis de transporter la terre sur quelques dizaines de mètres, aucun outil à moteur thermique n’a été utilisé.
Cela permet d’avoir un chantier sans bruits. C’est plus convivial.
Comment s’est déroulé le chantier ?
Profitant d’une météo assez favorable (il a fait chaud mais il n’a pas plu), nous avons suivi les étapes qui semblent être habituelles pour ce genre de chantier:
– préparation des matériaux: concassage et tamisage grossier de la terre (dont la nature argileuse nous était connue puisqu’elle a déjà été utilisée pour un précédent chantier), sciure issue du tronçonnage du bois qui sert à la construction en parallèle de l’abri du four, paille provenant de l’agriculteur voisin.
– mélange terre-paille-sciure avec de l’eau sur une bâche en plastique pour faire la couche isolante (proportions indicatives: un seau d’eau pour un seau de terre assez sèche, deux seaux de paille et un seau de sciure). C’est ce mélange qui a été préparé en plus grande quantité.
– mélange de terre-sable pour la couche thermique (au contact du feu): environ un seau d’eau, un seau de terre et deux seaux de sable.
– un seau de barbotine pour coller les carreaux de la sole.
– découpe des tuiles préalablement trempées dans l’eau pour limiter l’absorption de l’eau par les tuiles (et ça fait moins de poussière pendant la découpe à la meuleuse…)
Les différentes étapes de la construction
Pour plus d’infos, voir le plan et les photos d’étapes dans la galerie:
– couche isolante terre-paille-sciure à plat, environ 8 cm.
– couche thermique terre-sable à plat, environ 5 cm.
– barbotine et carreaux de terre cuite puis couche protectrice de journal
– placement du support de gabarit puis quelques morceaux de bois volumineux et formation du moule en sable.
– mise en place de feuilles de journal humidifié (ce n’est pas si simple…) puis couche terre-sable d’environ 7-8 cm (et non pas 5 comme sur le plan) mise en forme et trouée au doigt pour l’accroche de la couche suivante.
– application du mélange terre-paille-sciure d’épaisseur environ 15 cm (et non pas 10 comme sur le plan…) pour la couche isolante.
Comment ont été choisies les dimensions ?
Sur la base d’informations trouvées sur différents sites internet et certaines vidéos en ligne ainsi que dans le livre d’Andrea Magnolini « Fours en terre crue – Manuel pratique illustré pour une construction autonome », nous avons défini les dimensions:
- le diamètre de la sole en fonction de la quantité de pain et de pizzas à cuire: 1 m
- la hauteur du dôme H=1/2 du diamètre de la sole (donc une demi-sphère.
- les dimensions de la bouche: h=63% de H, donc environ 31 cm et la largeur un peu supérieure à celle du diamètre d’une grande pizza.
- le diamètre de la cheminée en fonction du livre d’Andrea Magnolini qui donne, pour un diamètre de sole de 1 m un diamètre de cheminée de 20 cm.
- les épaisseurs de couche en fonction de la place disponible sur la pierre de meule, des épaisseurs trouvées dans diverses sources et de la quantité de matière à travailler, l’idée étant d’avoir une épaisseur de couche isolante assez importante pour une bonne efficacité du four.
L’expérience nous permettra d’évaluer la pertinence des choix de mélanges et de dimensions…