Bonjour à tous !

Voici le texte et les photographies exposées lors du Broc’Swing Fest au Morimont le week-end du 20, 21 et 22 avril 2018.

 

Vers la ZAD du Morimont ?

L’association Le Labo M soutient pleinement les expérimentations menées sur le site de Notre Dame des Landes. Comme dans de nombreuses ZAD en France et ailleurs, nous cherchons à prendre conscience de l’impact de nos choix de mode de vie du point de vue environnemental et sociétal, à mettre en avant l’Humain face à l’omniprésence des relations marchandes et à trouver des solutions concrètes à notre échelle.

La terre devrait tout simplement être une Zone à Défendre. A quand la ZAD du Morimont ?

Lieux de vies à Notre Dame des Landes en images

Une cabane des Vraies Rouges, qui abrite la bibliothèque anglophone de la ZAD, menacée de destruction.

Une cabane des Vraies Rouges, qui abrite la bibliothèque anglophone de la ZAD, menacée de destruction.

Une cabane des Vraies Rouges, qui abrite la bibliothèque anglophone de la ZAD, menacée de destruction.

Le Gourbi, lieu collectif de réunion, détruit.

La tour, cabane détruite.

Cabane individuelle des 100 noms, détruite.

Puiplu, lieu d’habitation menacé de destruction.

Un Projet d’Avenir : Tribune

Le 17 janvier 2018, l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes marque le succès d’une des plus longues luttes de France et résonne comme un espoir conséquent pour tous ceux qui luttent pour l’écologie. Pourtant le gouvernement menace toujours d’expulser la zone. C’est pourquoi des architectes, urbanistes, penseurs, citoyens… se sont mobilisés pour écrire cette tribune et défendre cette expérience d’avenir.

Tribune initialement publiée sur le club de mediapart, un site d’information en ligne indépendant.

La victoire contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes est celle d’une mobilisation large et diverse. Dans la multiplicité des moyens de lutte qui y ont contribué, la résistance par l’occupation pérenne de la zone à défendre (ZAD) a une place primordiale. En continuant à faire vivre ce territoire, les anciens et les nouveaux habitants ont permis pendant plus de dix ans d’empêcher la destruction des terres naturelles et agricoles. Ils ont pris soin de ces espaces en élaborant de nouvelles formes d’organisations collectives et en développant des activités : menuiserie, boulangeries, cultures collectives de légumes et de céréales, bûcheronnage, bibliothèque, vergers, brasserie, fromagerie, conserverie, forge, tannerie, herboristerie, musique, sérigraphie…
Ils ont ainsi démontré qu’il était possible de vivre autrement, loin des scénarios étatiques d’une agriculture industrielle et standardisée, tant à travers des modes de construction autres que des façons d’imaginer un avenir viable et durable pour les territoires ruraux et agricoles.

Un territoire en commun

Dans ce bocage se sont inventées et tissées des formes de vies diverses, aspirant à une meilleure harmonie avec le territoire qu’elles occupent. Dans les interactions entre habitants «historiques», paysans, squatteurs, voisins, animaux sauvages ou d’élevage, herbes, insectes et arbres, mais aussi avec toutes celles et ceux qui passent par là, amis, étudiants, militants, voyageurs, artisans, s’est construit un territoire commun, au-delà de la propriété, des habitudes et des appartenances. Cette expérimentation grandeur nature et à long terme amène chacun à évoluer dans ses représentations et ses pratiques, bien au-delà de ce bocage. En cela, l’horizon joyeux qu’ouvre la ZAD ailleurs que dans les métropoles nous concerne tous.

Habiter et bâtir autrement

La ZAD, c’est aussi l’aventure de ses constructions. Ce sont des corps de ferme rénovés lors de grands chantiers collectifs, de nouveaux hangars agricoles aux charpentes impressionnantes ; c’est aussi la force poétique des nombreuses cabanes dans les arbres, au milieu d’un lac, au coin d’une friche, ou d’un champ ; c’est aussi la présence d’habitats légers ou nomades, camions, caravanes, yourtes qui complètent ce paysage habité.
Hors-norme, multiples, divers, poétiques, adaptés, bidouillés, légers, sobres, précaires, faits de matériaux locaux ou de réemploi, en terre, en bois, en paille ou en récup, ces constructions répondent à leur échelle aux enjeux écologiques et énergétiques, à rebours du monde que l’industrie du béton et de l’acier est en train de construire partout sur la planète. Elles sont aussi le résultat d’une inventivité architecturale, manuelle, bricoleuse et créative, favorisée par la stimulation collective de la ZAD, poussant les gens, habitués ou débutants, à se réapproprier l’acte de construire. La multiplicité des formes construites montre des possibilités d’habiter et de bâtir hors des logiques foncières et immobilières basées essentiellement sur la spéculation qui laissent peu de latitude aux habitants et aux architectes pour proposer des solutions alternatives.
Qui a traversé ce territoire, qui a participé à ses chantiers, sait la valeur des forces qui ont pu rénover ces fermes et construire ces cabanes. Car bien loin de l’image autarcique véhiculée à son encontre, la ZAD est un espace de passage, d’échange, un lieu qui fait école ; école de la vie, mais aussi école de l’habiter et du bâtir.
Ce qui s’y joue, c’est l’invention d’un vernaculaire contemporain fait d’enjeux mondiaux et de matériaux locaux. Ce qui s’y joue, c’est aussi la défense d’un patrimoine vivant issu d’une lutte solidaire qui ouvre nos imaginaires.

Contre la destruction de la ZAD

Nous sommes conscients que rendre nos sources d’énergie plus propres, nos bâtiments plus écologiques et nos villes plus vertes ne suffira pas à assurer un avenir soutenable. L’importance de trouver des formes de vies plus sobres en énergie et en ressources dans lesquelles s’engager pleinement, nous amène donc ici à défendre la ZAD, ses habitants, et leurs lieux de vie.
Au vu de la complexité de la situation, le débat autour de la légalité ne saurait aboutir à une résolution par la précipitation, la force et la destruction. C’est pourquoi un gel des terres et l’ouverture du dialogue réclamé par le mouvement anti-aéroport est la seule proposition qui fait sens.

Nous nous opposons donc à l’expulsion des habitants de la ZAD ainsi qu’à la destruction des formes d’organisation collective et des constructions atypiques qui s’y sont développées et s’y développent encore. Nous nous engageons à défendre ce qui s’y vit et affirmons que ces nouvelles manières de construire et d’habiter sont aujourd’hui légitimes et nécessaires au regard des enjeux auxquels font face nos sociétés.

Plus d’informations sur ce sujet

Réunion d’information

L’association Suisse « La Cantine » organise une réunion d’information sur la situation à Notre Dame des Landes en cette fin d’avril 2018. Une projection du film Demain s’entête aura lieu.

Jeudi 26 Avril à 20h à La Cantine, Delémont

Plus d’informations sur le site web de La Cantine

Médias indépendants

Plusieurs médias indépendants fournissent des informations assez précises sur l’évolution de la situation à Notre Dame des Landes.

Reporterre.net , le quotidien de l’écologie

Mediapart.fr , site d’information indépendant

Pour des informations en direct de Notre Dame des Landes, le Site des occupant⋅e⋅s de la ZAD :

zad.nadir.org

Soutenir l’action

De nombreuses solutions existent pour soutenir à votre échelle l’action des ZAD.

  • Soutenir une ZAD proche de chez vous (GCO par exemple en Alsace)
  • Signer une des nombreuses pétitions pour soutenir la ZAD de NDDL (ex : change.org)
  • Déclarer votre lieu de vie ou associatif en ZAD
  • Communiquer autour de vous sur le sujet !

Merci pour votre temps, et à bientôt au Labo M !